Cinq ans après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, qu’a-t-on compris du jihadisme ? Pour la première fois, un livre événement pose un diagnostic implacable, à la lumière de recherches empiriques. Hugo Micheron, 31 ans, chercheur au sein de la chaire Moyen-Orient-Méditerranée de l’Ecole normale supérieure et enseignant à Sciences-Po Paris, vient de faire paraître le Jihadisme français. Quartiers, Syrie, prisons, (Gallimard). Une enquête saisissante, résultat de cinq ans d’investigations dans les quartiers populaires, en Syrie, et d’entretiens avec 80 jihadistes incarcérés. Retraçant leurs parcours, Micheron esquisse à la fois l’histoire et la géographie de la mouvance jihadiste. Loin de n’être qu’une réaction à la marginalisation économique ou à la laïcité à la française, elle est le produit d’une idéologie politique, religieuse et culturelle en recomposition, explique l’auteur.