Le feu vient de passer au rouge. Une dizaine de jeunes femmes qui ne se connaissent pas arborant un foulard vert, symbole des pro avortement, noué à leur sac traversent sous la pluie l’avenue Callao à Buenos Aires en zigzaguant entre les voitures pressées.
À quelques mètres de là, se trouve l’imposant Congrès où les sénateurs argentins ont voté, le 8 août dernier, contre la légalisation de l’avortement. Il n’aura fallu que cinq jours pour rappeler au pays, la triste réalité.
Une femme des quartiers humbles de la banlieue de Buenos Aires a décidé d’interrompre sa grossesse en s’introduisant une tige de persil dans son utérus pour provoquer une infection. Une méthode d’avortement préhistorique. Elle en mourra.