Je vis, dans mon quartier, avec le sentiment d’être pris en étau : d’un côté, la menace mortelle des nihilistes ; de l’autre, la faillite des institutions.
Dans les jours qui ont suivi le massacre des terrasses et du Bataclan, le chef djihadiste Abdelhamid Abaaoud s’est caché dans un terrain vague, à Aubervilliers, à quelques centaines de mètres de l’endroit où j’habite. Puis il a rejoint la rue du Corbillon, à Saint-Denis, pour y mourir, là où j’ai passé une partie de mon enfance. La proximité avec les tueurs n’est pas que géographique. Pour la première fois dans ma vie, un ami, Tignous, est tombé, fauché par une rafale de kalachnikov.