Où et quand la laïcité fait-elle valoir une exigence légale de neutralité vestimentaire ? La loi est claire. Ne devant énoncer aucune norme arbitraire, elle n'interdit que ce qui nuit à l'ordre public. Celui-ci, en pays laïque, se fonde sur les droits humains et non sur un particularisme coutumier ou religieux. La régulation de la tenue est juste quand une personne remplit une fonction qui la requiert, ou joue un rôle public officiel.
Elle est injuste lorsque ce n'est pas le cas. Une sportive intégrée à une équipe nationale représente tout un peuple. Elle ne peut donc arborer une tenue partisane, notamment religieuse. L'esprit universaliste de la compétition olympique impose aussi cette neutralité, car l'idéal de paix qui l'inspire ne valorise que ce qui unit les peuples. Mais, quand une personne pratique un sport collectif à titre privé, dans le contexte de la vie civile où elle ne représente qu'elle-même, elle a le droit de s'habiller comme elle veut. A condition de respecter la pudeur et la visibilité du visage, qui interdisent la nudité totale et le voile intégral.