Michèle-France a les yeux bleus et les cheveux blancs. Son regard est doux et, dans sa voix, il n’y a aucune trace d’animosité, ni de colère. Sa parole est mesurée. Mais d’une précision chirurgicale. «En 1971, quelques mois après avoir prononcé mes vœux dans un couvent de carmélites, je traversais une période difficile», raconte-t-elle à Marie-Pierre Raimbault et Eric Quintin, les auteurs d’un documentaire exceptionnel et bouleversant sur les abus sexuels commis sur les religieuses catholiques (Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Eglise), diffusé mardi sur Arte.
Pendant vingt-cinq ans, Michèle-France a été le jouet sexuel de deux puissants hommes d’Eglise français, deux frères, Marie-Dominique et Thomas Philippe, très connus et appréciés (avant leur chute) dans les milieux conservateurs catholiques.