BAGDAD | Une violoniste libanaise a déclenché la polémique en jouant mardi l’hymne national irakien la tête et les bras découverts sur la pelouse du stade de Kerbala, une ville sainte chiite du sud de l’Irak.
L’organe étatique responsable des biens religieux chiites (Waqf) a annoncé jeudi avoir porté plainte, tandis que politiciens et internautes s’opposaient violemment au sujet de la prestation de cette musicienne, cheveux lâchés et bras dénudés, accompagnée de trois danseuses, vêtues de longues robes couvrant tout leur corps.
Le Waqf chiite a indiqué dans un communiqué avoir «porté plainte contre la Fédération irakienne de football», tandis que l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki a réclamé «une enquête urgente» sur «une violation choquante de la sainteté de Kerbala», située à 100 km au sud de Bagdad.
Pour ouvrir le match Liban-Irak qui a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de partisans mardi soir, le ministère de la Jeunesse et des Sports avait demandé à une entreprise libanaise spécialisée dans l’événementiel d’organiser une introduction musicale.
À Kerbala, où les femmes sont quasiment toutes voilées et où, à plusieurs reprises, des arrêtés préfectoraux contre l’«indécence» ont suscité les craintes de la société civile, le gouverneur Nassif al-Khattabi a publié un communiqué dénonçant une «erreur».