Connaissez-vous le supplice des brodequins ? Cela consistait à coincer chaque jambe d’un suspect entre deux planches et à enfoncer des coins en bois entre les deux planches du milieu, pour écraser ses membres tant qu’il n’avouait pas les crimes qu’on lui imputait.
Une des plus célèbres victimes de cette torture fut le chevalier de La Barre. En 1766, alors âgé de 20 ans, il fut condamné à avoir les jambes broyées au moyen de deux coins d’abord, puis de quatre coins ensuite, avant d’avoir la langue arrachée, d’être décapité et jeté aux flammes. Son crime : avoir blasphémé. Il avait été accusé de ne pas s’être découvert au passage d’une procession religieuse dans sa bonne ville d’Abbeville et d’avoir de surcroît mutilé un crucifix. Après sa décapitation, son corps fut brûlé, un exemplaire du Dictionnaire philosophique de Voltaire cloué sur le torse.
Aujourd’hui, le blasphème n’est plus puni par la décapitation ni même condamné par la loi. Et pourtant, il existe toujours, en 2020, des gens pour réclamer la mort en son nom. Le chevalier de La Barre n’avait que 20 ans quand il fut supplicié. Il lisait des livres licencieux et impies qui ne respectaient pas la religion. Il avait l’insolence de son âge, celui où on n’a peur de rien, avec pour seul désir de vivre libre.
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