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Jim Jones fait partie des noms qui hantent encore l’histoire américaine. Ce révérend protestant (évangélique) éloquent, qui devrait être interprété par Leonardo DiCaprio sur grand écran, est à l’origine d’un vaste suicide collectif auquel ont participé plus de 900 personnes. 

18 novembre 1978. 914 personnes, dont 276 enfants, sont retrouvées inanimées à Guyana, en Amérique du Sud. Non loin des corps des adeptes de la secte du Temple du peuple gît celui de Jim Jones, le gourou à la tête de cette communauté agricole. Si sa mort est assimilée à un suicide, il n’existe aucune certitude à ce sujet. Quelqu’un d’autre aurait pressé la détente ? Il faut dire que les agissements de ce révérend éloquent, de son vrai nom James Warren Jones, auraient de quoi pousser quelqu’un à commettre l’irréparable. Neuf ans après le massacre de Sharon Tate par les adeptes de Charles Manson, Jim Jones a rajouté une page sanglante dans le livre des drames perpétrés par des sectes sur le territoire américain.

En versant une bonne dose de cyanure dans une boisson qui s’apparentait à du soda à l’orange, le gourou a provoqué ce qu’on appelle aujourd’hui « la tragédie de Jonestown », du nom de cette communauté qu’il a formée au Guyana. Ce natif de l’Indiana est parvenu à faire signer « un pacte de la mort » à ses nombreux adeptes, les poussant à ingérer du poison d’une même gorgée en leur assurant que le geste était le seul moyen de s’en sortir face à la guerre que devait lui déclarer le gouvernement américain.

Abus sexuels et travaux forcés

Mais qui était exactement Jim Jones ? Après une enfance riche en éducation religieuse, il a prêché pour la première fois dès l’adolescence et a rapidement rejoint l’église pentecostale du mouvement charismatique évangélique à Indianapolis. En 1964, il devient pasteur et, bien qu’il change régulièrement de conviction, il reste toujours animé par sa volonté de réunir les Noirs et les Blancs dans une seule et même église. Trois ans plus tard, il ouvre à San Francisco sa propre maison de Dieu appelée le Temple du peuple. Pour rassembler des adeptes, il a eu recours avec son épouse à des méthodes peu scrupuleuses. Après avoir demandé à des détectives privés de recueillir des informations compromettantes sur les personnes qu’il estimait capable de vouloir intégrer sa communauté, Jim Jones a fait passer cette connaissance pour une intuition divine. La mécanique était lancée.

 

Prétendument fraternel et tourné vers l’abolition des classes sociales, le groupe est rapidement devenu le théâtre d’abus sexuels ou d’humiliations. Les fidèles de Jim Jones subissaient divers sévices corporels et étaient contraints à une soumission totale. Le gourou les faisait travailler tout en tirant les bénéfices de leur dur labeur et en extorquant les donations reçues pour sa secte. De nombreuses questions ont surtout été soulevées autour des fréquentations du gourou. Bien vu par différentes personnalités politiques américaines, il avait reçu des lettres de références de la part, entre autres, de la Première dame Rosalynn Carter, du vice-président Walter Mondale ou encore du maire de San Francisco. L’objectif ? Avoir l’accord du gouvernement pour lancer sa communauté agricole en Guyana. À l‘époque, son implication dans de nombreuses œuvres charitables en Californie lui avait permis de s’attirer la sympathie de ses interlocuteurs.

Le plus grand drame avant le 11-Septembre

Installé en 1977 avec près de 1200 adeptes, à majorité Noirs en situation de pauvreté, non loin de la frontière vénézuélienne — et entre deux fausses guérisons miraculeuses — Jim Jones faisait travailler sa communauté, qui devait défricher environ 10 800 hectares de forêts de l’aube au coucher du soleil. Face aux multiples plaintes déposées par les familles des adeptes, les autorités américaines ont décidé d’ouvrir une enquête pour comprendre ce qui se passait réellement dans la secte du Temple du peuple. Au menu : soupçons de trafics d’armes et de stupéfiants, et soupçons de séquestrations. Entre autres.

 

La tragédie survenue en novembre 1978 constitua l’apogée de l’emprise de Jim Jones sur ses adeptes. D’après les autorités présentes sur place, « huit cents passeports, environ 500 000 dollars en argent liquide et de nombreux lingots d’or » ont été retrouvés dans les locaux de la secte, d’après un article écrit à l'époque par le Figaro. L’événement a surtout profondément choqué les États-Unis lorsque la population a pris connaissance des détails sordides de ce suicide collectif. La quantité de cyanure ingérée par les victimes était tellement grande que celles-ci se sont effondrées en trois à cinq minutes. Alors que certaines ont réussi à prendre la fuite, d’autres ont été tuées à coups de mitraillettes par d’autres adeptes lorsqu’elles refusaient de respecter le « pacte de la mort » qu’elles avaient signé en rejoignant la secte. Le FBI avait décrit à l’époque « un véritable amoncellement de corps enchevêtrés, aux visages tordus par les affres de la mort », précisant que « à certains endroits, le sol disparaissait sous des cadavres ». Aujourd’hui, ce qui a tout l’air d’avoir été une tuerie est considéré comme le plus grand drame survenu sur le sol américain avant le 11-Septembre.

Source

La véritable histoire de Jim Jones, l’un des pires gourous de l’Histoire
Tag(s) : #Eglise, #escrocs, #escrocs sectaires, #evangelique, #ex-adeptes, #croyance, #manipulation mentale, #secte, #religion
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