Nora n’a pas l’habitude de prendre une journée de congé comme ça, mais là, le motif était important. Ce mercredi de février, elle a abandonné son poste de directrice d’agence chez un opérateur téléphonique à Béjaïa, pour assister à Alger à une session d’information sur l’émigration au Canada. Mariée, deux enfants, Nora présente pourtant tous les signes extérieurs d’une vie « réussie ». Mais elle veut partir.
« C’est la naissance de notre fils, il y a trois ans, qui m’a ouvert les yeux. Il n’était pas question qu’il aille dans une école qui enseigne à faire la prière, à réciter et pas à réfléchir, comme celle qu’a fréquentée notre fille. » Et l’école n’est pas un cas isolé de ce qu’elle déteste. C’est la société entière que Nora ne reconnaît plus.