A Benin City, une église évangélique promet protection, nourriture et éducation, mais de nombreux témoignages font état de mauvais traitements et de violences, parfois sexuelles.
« Au début, il est discret, très doux. On se dit qu’il ne ferait pas de mal à une mouche », décrit un ancien collaborateur de Folorunsho Solomon. Puis le trouble se crée autour du célèbre pasteur évangélique nigérian qui a recueilli des milliers d’enfants ayant fui le conflit avec Boko Haram. Qui est vraiment cet « envoyé de Dieu » qui affirme avoir été « sauvé de Satan », soutenu par les puissants, adoré par ses fidèles, craint par ses anciens disciples et qui a la charge de 4 000 enfants et jeunes filles dans la plus grande opacité ?
Benin City, Etat d’Edo, dans le sud chrétien du Nigeria. On est en 2013, Folorunsho Solomon est déjà réputé pour ses prêches et ses actions auprès des populations défavorisées lorsqu’il transforme son orphelinat en camp de déplacés pour les victimes d’un conflit islamiste qui se joue à plus de 1 000 kilomètres de là. Sur le site Internet de l’International Christian Centre for Missions (ICCM), on promet protection, soins, nourriture, éducation… et aussi « apprendre à connaître Dieu et à le suivre ».
Mais une quinzaine d’anciens missionnaires, d’enfants, de parents et d’employés des services sociaux rencontrés par l’AFP ces derniers mois sont unanimes : les petits y sont mal nourris, ont un accès restreint à l’eau et aux soins, le pasteur est violent et a des gestes déplacés à l’égard des jeunes filles – certains l’accusent même de harcèlement sexuel. Folorunsho Solomon dément tout : « Pas de mauvais traitements », assure-t-il à l’AFP.