L’étude démontre que plus on connaît les sciences, moins on est religieux, et inversement.
Peut-on concilier la croyance religieuse et une attitude scientifique ? Les partisans de cette thèse mettent en avant quelques noms de grands scientifiques ayant affirmé que leurs recherches ne les empêchaient pas de croire en Dieu. Mais les sociologues – des scientifiques eux aussi – n’acceptent pas de se contenter de quelques exemples. Ils veulent vérifier si cette thèse tient toujours debout lorsqu’on la confronte à des données issues d’une pratique sociologique classique : l’enquête sur les opinions et attitudes des populations.
Spoil direct : non, la thèse ne tient pas debout, elle s’écroule. Du moins pour les populations des Etats-Unis d’Amérique et d’Europe, montre une étude publiée récemment (1). Le résumé de l’étude l’affirme sans vraiment prendre de précautions oratoires : «quel que soit le pays considéré, plus les individus s’identifient à une religion et la pratiquent fortement, moins ils ont de compétence scientifique. D’autre part, c’est l’ensemble des représentations des sciences qui est affecté par l’univers religieux des individus. Plus les individus adhèrent à une religion, moins ils ont des attitudes positives envers les sciences. Les Européens et les Américains les moins religieux sont ceux dont les représentations des sciences et de leurs répercussions sociales sont les plus positives.»