C'est journée portes ouvertes, ce dimanche 12 juillet, à l'Institut européen des sciences humaines de Saint-Denis, plus connue sous l'acronyme IESH. Ici, on forme les futurs imams et les enseignants des écoles coraniques mais aussi de simples citoyens qui veulent apprendre l'arabe ou se rapprocher de l'islam. Environ 1500 étudiants passent chaque année dans cet établissement supérieur privé qui bénéficie « d'une reconnaissance académique délivrée par le Rectorat de Créteil » et déploie des partenariats avec des universités, comme l'Institut catholique de Paris.
Voilà, pour la façade. La réalité est plus trouble. Il demeure autour de l'organisme des zones d'ombre à la fois dans le contenu de l'enseignement dont les programmes sont néanmoins consultables sur le site de l'Institut, l'idéologie des fondateurs et professeurs ainsi que dans les sources de financement. Nous sommes en mesure de révéler que l'IESH, défavorablement connu des services de renseignement pour prôner un islam radical, est visé par une enquête préliminaire, ouverte, le 18 juin, par le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour abus de confiance, complicité et recels de ce délit. Les investigations ont été confiées à la brigade financière de la police judiciaire parisienne.
Dans la bibliothèque, un livre embarrassant
Cheveux blancs et lunettes sur le nez, c'est le cheikh Ahmed Jaballah, en personne qui, ce dimanche, renseigne, masque sur le visage, les visiteurs intéressés par la théologie. Le doyen, d'origine tunisienne, est à l'image de l'IESH, ambivalent. Côté face, il arbore un impressionnant CV (imam, professeur de théologie, docteur en islamologie à la Sorbonne) et prône un islam apaisé fidèle aux valeurs républicaines. Côté pile, il est l'ancien président de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), devenue depuis Musulmans de France (MF), une émanation des Frères musulmans (NDLR : organisation islamique née en 1928 en Egypte pour lutter contre « l'emprise laïque occidentale »). Les services de renseignement lui prêtent une phrase embarrassante qu'il nie pourtant avoir prononcée mais, qui lui colle à la peau. « L'UOIF est une fusée à deux étages, le premier étage est démocratique, le second mettra en orbite une société islamique. »
Cheveux blancs et lunettes sur le nez, c'est le cheikh Ahmed Jaballah, en personne qui, ce dimanche, renseigne, masque sur le visage, les visiteurs intéressés par la théologie. Le doyen, d'origine tunisienne, est à l'image de l'IESH, ambivalent. Côté face, il arbore un impressionnant CV (imam, professeur de théologie, docteur en islamologie à la Sorbonne) et prône un islam apaisé fidèle aux valeurs républicaines. Côté pile, il est l'ancien président de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), devenue depuis Musulmans de France (MF), une émanation des Frères musulmans (NDLR : organisation islamique née en 1928 en Egypte pour lutter contre « l'emprise laïque occidentale »). Les services de renseignement lui prêtent une phrase embarrassante qu'il nie pourtant avoir prononcée mais, qui lui colle à la peau. « L'UOIF est une fusée à deux étages, le premier étage est démocratique, le second mettra en orbite une société islamique. »