Casiers en main, les bouteilles d’alcool circulent dans la foule. Elles passent d’un individu à un autre comme passerait la communion. Nous ne sommes pas à un festival de bière. Plutôt, dans une église à l’occasion de l’un de ses cultes.
Ici, aucun baptême n’est exigé pour prendre cette « communion alcoolisée ». Adultes, jeunes, femmes et enfants sont autorisés à en consommer. La guérison en dépend.
Le culte qui dure près de 9 h de temps est destiné à la guérison des corps et de l’esprit. À l’occasion, la bière est distribuée à volonté à tous.
Dénommée Louzolo Amour-OPH, cette église congolaise fonde sa doctrine sur la consommation de la bière. Pour opérer les miracles, les pasteurs proposent un cocktail de bière et de foi aux fidèles. On l’appelle ici, la « Bièramicine ».
Et, pour les fidèles, « la Bièramicine c’est un médicament. « Quand vous la prenez avec foi, vous recouvrez la santé, témoigne ce quadragénaire guéri prétendument d’une hypertension après l’avoir consommé.
Cette église compte environ 5 000 membres répandus à travers le pays. Elle a été fondée par un certain Guy Émile Loufoua Cetikouabo. Celui-ci serait né sans nombril. Selon ses adeptes, il détiendrait même les qualités propres à Dieu: l’omnipotence, l’omniscience et l’omniprésence.
À chaque culte, des centaines de casiers sont vidés. Une bonne opération commerciale pour la brasserie qui fabrique cette bière. Des questions naissent sur les ramifications possibles entre la brasserie et le fondateur de cette église.
En Côte d’Ivoire, la consommation de la bière est fortement répandue. Les brasseries s’adonnent à une rude concurrence donnant lieu à une politique de réduction des prix.
A port Bouet, Marcory et Yopougon, l’église de la « Bièramicine » peut-elle annoncer sa bonne nouvelle sans rupture de stock ?